Alerte Humanitaire Majeure : Exode et Crise Aiguë dans la Plaine de la Ruzizi (RDC)

Une situation extrêmement préoccupante se déroule dans la plaine de la Ruzizi, dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC). Ces événements s’inscrivent, malheureusement, dans la continuité des conflits persistants qui déchirent la région.

La localité de Luvungi et plusieurs autres localités de la plaine de la Ruzizi (Sud-Kivu) ont été largement vidées de leur population suite à l’intensification des affrontements entre les forces loyalistes FARDC et les rebelles du M23/AFC (Alliance du Fleuve Congo). Ces affrontements sont d’une haute intensité, marqués par l’utilisation d’armes lourdes et des bombardements sur Luvungi et les localités environnantes. Des victimes civiles ont été rapportées. Face à la violence, les habitants fuient massivement vers des zones jugées plus sûres. Ils se dirigent principalement vers la cité de Sange, la ville d’Uvira, ou tentent même de traverser vers le Burundi.

L’arrivée soudaine et massive de ces déplacés exacerbe une situation humanitaire déjà très fragile dans la région. Les déplacés continuent d’affluer, inondant les espaces publics (écoles, églises, etc.) de Sange et ses environs. Au 6 décembre 2025, un total de 101 378 personnes déplacées ont été recensées à Sange. Parmi elles, 27 321 personnes sont regroupées dans des centres collectifs (écoles, églises), tandis que les autres se retrouvent dans des familles d’accueil ou s’installent dans des conditions de dénuement et de précarité extrême. On note aussi parmi ces déplacés un grand nombre de familles séparées et d’enfants non accompagnés dont l’âge serait en dessous de 15 ans.

Les premières observations des humanitaires et des sources locales indiquent des besoins criants en eau, nourriture, abris, kits de dignité, prise en charge psychologique et produits de santé. Face à la détérioration continue de la situation, la protection des civils est désormais la priorité absolue.

Afin de répondre efficacement à cette urgence et d’éviter un gaspillage des ressources, une coordination stricte des acteurs serait indispensable. C’est dans ce contexte que samedi 6 décembre 2025, le bureau de coordination humanitaire Uvira-Fizi a mené une mission d’évaluation rapide (Go and See) pour s’enquérir de la situation. Plusieurs organisations humanitaires, dont l’AFPDE, y ont participé. L’objectif de cette mission était de recueillir des informations préliminaires qui permettront à la coordination humanitaire Uvira-Fizi, sous l’égide d’OCHA, d’organiser une Évaluation Rapide Multisectorielle (ERM) dans l’axe concerné, dans les 72 heures à venir.

La communauté internationale ne peut rester indifférente face à l’ampleur de cette nouvelle vague de déplacement.